mercredi 17 juin 2015

La Révolution des Mains [Version temporairement inachevée du film]


La révolution des mains est un film nobudget momentanément inachevé, mais comme les années filent, je préfère le diffuser ainsi, le montage final devrait être terminé d'ici la fin de l'année 2015. Des sous titres en anglais seront disponibles. Il a été conçu comme une invitation à utiliser les possibilités d'internet et des licences libres pour montrer ce que peut être la culture libre. Les musiques proviennent toutes du netlabel le colibri nécrophile.
https://archive.org/details/le-colibri-necrophile
La déclaration des droits des mains est disponible ici
http://www.inlibroveritas.net/oeuvres/22810/la-declaration-des-droits-des-mains
Le scénario est disponible ici
http://www.inlibroveritas.net/oeuvres/22806/la-revolution-des-mains
Il fait suite au Miroir Onirique (2001), qui est peut être le premier film français en diffusion libre.
Son scénario est disponible ici
http://www.inlibroveritas.net/oeuvres/10656/le-miroir-onirique
Un immense merci aux actrices et acteurs qui ont permis que ce film existe.



La Révolution des Mains. Introduction. La déclaration des droits des mains.


La Révolution des Mains. Chapitre I. La plage du retour.

La Révolution des Mains. Chapitre II. Le jardin de l'œuf. 

La Révolution des Mains. Chapitre III. Le train des temps. 

La Révolution des Mains. Chapitre IV. Le jardin de l'infini. 

La Révolution des Mains. Chapitre V. La plage des départs alternatifs. 

mardi 30 août 2011

PROJET : La Révolution des Mains.

Un film réalisé par Damaris Baker http://vimeo.com/tarantulanebula avec l'aide d'Ed End http://vimeo.com/edend. En théorie il s'agissait d'un court-métrage d'une douzaine de minutes. Son sujet est la prise de conscience de leur condition d'esclave par les mains et la façon dont elles se libèrent...

En lien tant avec la révolution électronique de W.B. Burroughs, avec le miroir onirique http://www.archive.org/details/lemiroironirique ou encore l'éternel espoir http://eternelespoir.blogspot.com/ , mais pas uniquement. Le scénario a été écrit par un collectif anonyme dans un esprit de liberté, de paix et d'humanité et certaines parties du film ont été improvisées.




Il sera diffusé librement sur internet.
Merci aux bénévoles qui ont rendu l'existence de ce film possible.

SCENARIO Préambule.

Ceci est une version intermédiaire du scénario, elle peut encore évoluer.
Certaines des scènes telle la scène b du chapitre IV en raison de l'improvisation s'avèrent très différentes. Par ailleurs l'inclusion des éléments scénaristiques tels les intercalaires colorés, peut modifier grandement le sens de l'histoire.
Pour finir, pour apprécier pleinement le film, il est préférable de prendre son mal en patience et d'attendre qu'il soit terminé avant de prendre connaissance du scénario. A noter aussi que même si j'anime ce blog, le scénario n'est pas de moi, mais est l'œuvre d'un collectif anonyme.

Les personnages.
La main gauche (masculin) Karma Sutura.
La main droite (féminin) Bancale.
La tête (la narrateur) le Miroir.

Les vecteurs (Hommes, femmes, enfants, portant les graines)

Les lieux.
La plage de sable blanc.
La plage des balançoires.
La plage de sable noir.

Le train.
La salle de bain.
Le poste informatique.

Le jardin de terre.
Le jardin d'ombre : le jardin de lumière.

SCENARIO Chapitre I. La plage du retour. (Le chandelier)

Le film commence à l'envers, ou plus exactement, comme dans un miroir.
Là, où le miroir onirique était resté inachevé. Bancale et Karma Sutura sortent de l'océan en marchant sur leurs pas, à reculons, ils se tiennent la main. Leurs mains unies font comme un V. La nuit commence à refluer. Leurs mains commencent à se balancer et viennent accrocher le ciel d'encre en formant un A.
Elles se séparent, tandis que les deux protagonistes s'éloignent, pour écrire, du bout du doigt dans le sable, le même texte comme dans un miroir.

Un détail a changé, Karma Sutura a désormais une main droite de chaire, et la main blanche d'un mannequin à pris la place de sa main gauche. La main droite de Bancale est à présent elle aussi une main de mannequin.

"Je ne sais pas où je suis, je ne sais pas qui je suis, cela n'a pas d'importance, je n'ai pas besoin d'être ailleurs, pas besoin de porter de masque."

Le crépuscule laisse place au jour. Au fur et à mesure des mots, ils se rejoignent.

"Ensemble..."
Ils écrivent ce mot ensemble, face à face, dès lors, chacun commence à écrire des mots dans la ligne de l'autre.

"... nous avons envie d'écrire la vie, mais pas n'importe comment, en nous leurrant le moins possible, en ne cachant pas nos imperfections, en apprenant l'un de l'autre. En n'ayant pas peur de faire des erreurs, car chaque jour les marées reviennent effacer le livre de la vie.
Éternellement le premier pas, mais bout à bout, nous traçons notre chemin."

D'un geste, Bancale envoie valser la parole écrite sur le sable, comme pour dire qu'elle est en leur cœur.

Elle éclate de rire, je la regarde avec dans le regard toute l'admiration que Karma Sutura peut avoir pour Bancale.

Le ciel devenu bleu se teinte en vert tandis qu'elle resplendit.

Ensuite Karma Sutura est toujours assis, sans avoir bougé, mais autour de lui le sable est vert.

Le regard de Bancale plonge dans le sien...

SCENARIO Chapitre II. Le jardin de l'œuf.

... et l'on ressort dans le jardin.


On traverse l'aube mordorée, voyage calme et tranquille dans le jardin de terre, avec le jardin d'ombre et de lumière qui affleure à la surface de la réalité, jusqu'à un immense arbre vaguement en forme de main.

Une voix explique, phrase après phrase, entrecoupées par une respiration profonde.

"- Je pourrais mettre en place un seuil, un espace à la mode initiatique, n'ayant que vocation de détourner celles et ceux qui ne sont pas prêts à poursuivre le film. Je préfère me présenter, à savoir que je ne suis personne, celui qui ne porte pas de masque."

Son monologue est ponctué par l'image d'une main, pressant les touches d'un vieux magnéto à bande, arrêtant par moment le texte, rembobinant la bande chaque fois qu'il le faut pour bien saisir le sens.

"- On m'appelle aussi la narrateur, mais ce n'est qu'une commodité, je n'ai pas de genre. Je vais même vous livrer d'emblée les clefs de l'histoire. Cet arbre vers lequel on se dirige, l'arbre des mains pendus n'existe pas réellement, une légende dit que Karma Sutura décrocha Bancale qui y était pendue."


Il y a une barrière métallique qui encercle la base de l'arbre, en s'approchant, on distingue une entrée sur le coté. Sous le dôme de son feuillage, une chaise vide, sur son dossier une araignée termine de dévorer la tête de ce qui semble avoir été une mouche.


"- J'utilise ces noms, pourtant je pourrais parler de Morne et d’Âme ou encore puisse que ce film s'appelle la révolution des mains, de la main gauche et de la main droite. Nous ne sommes pas vraiment dans un film, plutôt dans une certaine idée du théâtre. Vous risquez de douter de ma raison, pourtant la légende affirme que cet arbre, c'était Âme qui l'avait planté en souvenir de son père."


A ce moment, une série de sons de bips électroniques tinte avec insistance, le regard se lève le long du tronc, jusque dans les frondaisons d'ombre et de lumière, avant de s'interrompre brutalement.

SCENARIO Chapitre III. Le train des temps. (Le tricycle)

La première scène est rapidement traversée par des fragments de plus en plus longs, de la scène du train, pour finir par s'y disloquer en fragments de plus en plus morcelés. Le texte de la scène du train et de celle du miroir sont lus en voix off. A mesure que l'on progresse dans la scène du train, le visuel est de plus en plus altéré, par moment on ne voit plus rien, ou juste des images fugitives, silhouettes, visages, passages de tunnels, floraisons organiques. Au cœur de cette scène passent les scènettes des différentes étapes de la révolution des mains. Puis le maelström reprend et en son sein viennent se mêler des fragments de la scène du miroir, jusqu'à ce que le voyage s'achève complètement, quand celle ci finit par n'être plus fragmentée.

a. La Webcam. (Futur)
L'arbre du jardin passe en mode fenêtré, l'homme bascule sur l'interface de sa webcam.
- Excuse moi, je ne t'avais pas entendu, j'étais en train de regarder la séquence du jardin.

Le sourire de son interlocutrice est traversé par une moue fugitive.

- Oh, j'espère que je ne te dérange pas.

- Non, au contraire, j'allais t'appeler, pour connaitre ton avis pour la scène de la révélation. J'aimerais me baser sur l'idée de déplacer le siège de la conscience dans les mains. Il y a un passage du Yoga de Jean Varenne qui m'a conforté dans cette idée : « Le corps est comme un char, l’âme en est le maître, l’intelligence en est le cocher, l'esprit les rênes, quant aux chevaux ce sont les sens, le monde est leur carrière » (katha upanishad) Mais je ne sais pas trop comment la relier à ma propre révélation. Quand on s'est connecté pour la première fois avec la webcam et que je me suis rendu compte, à quel point c'était fondamental, d'utiliser mes mains pour communiquer.
Et surtout, comment le transposer de sorte qu'à travers la prise de conscience par les mains de leur servitude, les humains essayent de se libérer.

- Cela tombe bien, c'est justement la raison de mon appel, enfin pas tout à fait, je viens de terminer la lecture du dernier testament de Philip K. Dick. J'ai trouvé une idée qui pourrait être terrible pour la révélation. L'idée qu'on est tous interconnectés et que toute la souffrance vient de le méconnaitre.

- Marrant comme coïncidence, j'ai regardé il y a très peu de temps, le documentaire Bed Peace. Vers la trentième minute, John Lennon + Yoko Ono semblent en train d'essayer de mettre en application ce concept face à une incarnation du système. Ils essaient de lui expliquer qu'à travers cette connexion... ils sont lui. Difficile de traduire mieux ce qui dans leur dialogue en anglais semble une évidence. En gros, pour atteindre la paix, ils affirment qu'il n'existe pas d'adversaire, ailleurs qu'à l'intérieur. Que la clef pour parvenir à changer le monde est en nous...

- Oui, ça tourne autour de ces concepts, j'ai cherché un peu plus d'informations, il y a aussi une divinité hindoue qui est blessée de la même façon qu'en nous blessant nous blessons la terre. Ou encore le livre rouge de Carl G. Jung qui élabore une nouvelle cosmogonie qui semble fondée sur ces idées.

b. Le Train. (Présent)
Il est en train d'écrire ce texte.

La main gauche et la main droite se font face dans le train.

La main gauche pense avoir trouvé sa tête, ce fameux siège de la conscience.
Cela fait tellement de temps qu'il participe à la conception du film, qu'il a finit par s'identifier aux personnages.

Les étapes clefs de la révolution des mains passent, fugitives, comme les flashs qui se forment sur l'enregistrement, si on filme par la fenêtre d'un train le paysage en mouvement.

La révélation de la première main qui mue, puis la contamination quand elle préfère transmettre une graine qu'expliquer l'ensemble du développement, la façon dont cela vient bouleverser l'ordre établi comme une révélation macrocosmique, sans jamais lui laisser la moindre prise, car il est intériorisé à travers les liens du pouvoir, cela dans une sorte de rêve général... etc.

Il se sent bouleversé, c'est comme s'il écrivait face à un miroir et qu'au fil des mots celui ci était devenu aussi fin que du papier de cigarette...

... que l'on pouvait distinguer au travers... l'autre coté.


Comme s'il essayait de regarder au travers et ce qu'il y voyait le sidérait.
Mais tout ce segment du film serait altéré, comme cette vielle bobine de Ned Kelly.
Dévoré par des scories organiques et en même temps magnifié, comme si une autre dimension s'invitait dans l'histoire.

Tout en laissant une part de mystère.

Après qu'il ait écrit sur son carnet toutes les questions qu'il se posait, comme si les mots qu'il écrivait étaient dictés par la main droite, mais en même temps sans qu'à aucun moment, on ne puisse en avoir la certitude, la scène se terminerait par ces mots :
ce n'est pas où, ce n'est pas qui, les questions que je devrais me poser.
mais jusqu'où ?
Quelles sont mes limites ?

On ne savait si c'était lui ou elle qui se posait ces questions, ou dans l'absolu chaque être vivant.

Quand il eu écrit trois points de suspension, après cela, il leva son regard de la feuille et vit comme si il venait d'ouvrir les yeux pour la première fois, non plus un personnage, mais une femme qui le regardait, je ne sais pas ce qu'elle pensait, je ne sais pas ce qu'il pensait.
Ceci dit, ceux qui savent lire les signes comprendront sans doute, car la scène s'achève quand il arrache la dernière feuille du carnet qui est restée vierge, pour avec ses mains en faire une fleur de papier et lui offrir.

c. Le Miroir (Passé)
Un homme et une femme, chacun face à un miroir, tapent sur une machine à écrire un texte qui ne s'inscrit pas sur un long ruban vierge qui semble sans fin.

Chère toi,
J'espère que tu vas bien,
j'ai beaucoup changé ces derniers temps, peut être un peu trop rapidement, comme si mes vêtements n'arrivaient plus à me contenir, si tu vois ce que je veux dire ?
Je ne sais pas si toi ta mue c'est poursuivie, j'ose espérer parfois que tu as suivis ton chemin en parallèle de ton coté et qu'un jour on pourra se retrouver.
J'ai lu le livre sur la théosophie que tu m'avais offert, je l'ai trouvé prodigieux, cela faisait des années que le concept de la loi du karma me posait problème, et là, expliquée comme un simple mécanisme d'interaction, sans la gangue morale des religions qui l'utilisent pour susciter la peur,
cela donne envie de ne pas qu'être spectateur, mais d'être également acteur, piloter ma vie en écoutant mes rêves et celles et ceux que j'aime.
Merci.

SCENARIO Chapitre IV. Le jardin de l'infini.

Le dialogue entre Karma Sutura et Bancale est entrecoupé par les images de la scène ( c ) de décrochage symbolique. L'ensemble est intercalé dans la scène de la foule des vecteurs dans le jardin durant laquelle l'anarrateur prend la parole ( b ).

a. Karma Sutura sur la chaise évoquant un condamné :

- Qui sait où mène l'extrémité du fil d'or, la frontière entre un piège et un jeu amoureux est si fine.
C'est un peu facile de préférer me défaire de mon masque, aujourd'hui où les rôles sont inversés.
Mais quel enfant plus digne de nous que ce rêve ?

Bancale debout face à lui, coiffée du chapeau de l'anarrateur répond :

- Quel beau parleur tu fais, heureusement que j'aime le feu que tu éveilles dans tout mon être,
sans cela je ne sais si le miroir ne ce serait pas brisé.

Semblant passer du coq à l'âne, comme si deux mondes venaient de se télescoper,
Bancale enchaine :

- Pour la scène du jardin, les vecteurs qui s'imaginaient participer à un film, découvriront qu'en réalité il s'agit juste de recevoir les graines de la révolution des mains.

- L'objectif de donner naissance à un monde où les humains sont libérés de toutes les formes de servitude, ne peut être réalisé, que si le choix est au cœur du mécanisme de la révolution. Il est important qu'ils puissent improviser une partie de l'histoire.

b. L'anarrateur prend la parole.
Les personnes sont en train d'attendre, en explorant les alentour de l'arbre.
Certaines regardent avec curiosité la chaise où est posé l'anarrateur.
Un bruit de cloche sonne 17 fois.


« Excusez moi, chères et chers vecteurs humains.
J'aurais besoin de toute votre attention, car mon message ne sera pas répété.
Ce serait gentil de vous approcher et d'attendre que j'ai terminé, sans parler entre vous, merci d'avance.

Il laisse un temps de silence pour qu'ils réalisent.

Je sais que vous vous attendiez peut être à quelque chose d'autre en venant ici.
Mais c'est important pour la révolutions des mains que les choses se passent ainsi.

Peu importe si je suis réel ou non, seul compte mon message.
Je ne répondrais pas à vos questions, mais, je vais essayer de faire le tour de celles que vous pourriez vous poser :

Votre rôle consistera a être les vecteurs de la révolution, même si mes assistants enregistrent vos réactions, vous n'avez pas besoin de composer un personnage, au contraire, il serait préférable que vous soyez authentiques.

Dans un premier temps, au signal, sans vous précipiter, pourriez vous vous rapprocher de l'arbre et poser une de vos mains sur son tronc, puis, attendre, le temps d'essayer de trouver pour quelle raison, je vous demande de faire ce geste.

Ensuite, pourriez vous prendre chacun un exemplaire des documents présents devant moi.

Quand vous l'aurez lu, pourriez vous choisir l'article de la déclaration des droits des mains qui vous semble le plus indispensable et expliquer pourquoi vous l'avez choisit.

L'objectif de l'exercice et aussi bien de fournir des matériaux visuels pour illustrer la révolution des mains, que de vous donner l'occasion de réfléchir au sens de ces propositions, à la façon dont elles peuvent se transposer dans vos vies.

Merci pour votre participation. »


c. Décrochage symbolique de la corde de Bancale par Sutura.
Elle est étendue sur le sol comme une poupée cassée. Il s'approche coiffé du chapeau de l'anarrateur, prend sa main dans la sienne. Le temps semble s'être arrêté. Puis elle ouvre un œil et sourit de retour à la vie. Il l'aide à se relever.